Parce que Mémoire et Histoire ne doivent pas être l’apanage de nos « vieux », parce que le présent se nourrit continuellement du passé, et parce que savoir d’où l’on vient, c’est savoir où l’on va… Nous ferons se croiser, dans cette rubrique, des regards intergénérationnels sur des thèmes qui nous lient.
Ce mois-ci Marie Thé (72 ans) et Audrey (24 ans) évoquent à leur manière, érudite ou candide, l’art du chant au sein d’une chorale.
Chanter en chorale, une évidence ou une providence ?
Marie-Thé : J’ai commencé la chorale par hasard, dans les années 90. Un jour, je reçois un coup de fil de Madame Bance, la directrice de l’école de musique, qui voulait créer un chœur de femmes à Saint Julien. A l’époque, il y avait déjà un groupe d’hommes qui accompagnaient l’harmonie et qui chantait très bien. Donc, elle m’a dit « Marie-Thé, viens avec des copines ! ». Je me suis présentée avec quatre copines. Il y avait d’autres personnes dans la salle et on a constitué un petit groupe. Au départ, nous chantions sous la direction d’un professeur de solfège. Nous sommes restés ainsi plusieurs mois, puis, nos 2 chœurs ont été dissous par le président. Mais nous, nous voulions continuer à chanter ! Alors, nous sommes allés à la mairie et là, on nous a conseillé de monter une association. C’est ainsi que le chœur de Saint Julien est né en 1998. Les débuts ont été difficiles mais on était motivé ! On a trouvé une salle, une cheffe de chœur et on a commencé à se faire connaître à Saint Julien, en chantant à Noël et à la fête de la musique. Puis, d’autres personnes se sont succédées pour nous diriger jusqu’à ce qu’on trouve Jean Durand notre actuel chef de chœur. C’était il y a 12 ans. De là, la chorale s’est étoffée et sous la direction de Jean, on a atteint les étoiles comme dirait Brel !
Audrey : Moi, j’ai toujours aimé chanter mais c’est l’année dernière, que je me suis inscrite pour la première fois, dans une chorale. Pas à celle de Saint-Julien mais à Allonzier-La-Caille, car j’avais une connaissance à moi qui était déjà dans cette chorale. Du coup, je me suis dit bah pourquoi pas essayer et me lancer là-dedans ? Voilà comment j’en suis arrivée là.
Le répertoire de la chorale, classique ou variété ?
Audrey : C’est plutôt varié, la plupart des chansons sont françaises mais il y a aussi quelques chansons anglophones. Ça m’a permis de découvrir des chanteurs.ses que je ne connaissais pas, c’est chouette pour la culture musicale d’être dans une chorale.
Marie-Thé : Des classiques qui parlent à tout le monde ! Pour le concert de Noel, on chante des chants comme le Gloria, et des chants Savoyards. Au printemps, nous chantons des chansons des années 60, 80, du Brel, du Bécaud. Cette année, nous avons fait le tour du monde en chansons. On a chanté dans la langue de chaque pays, alors ça été un peu dur pour nous de chanter en tahitien ! Mais c’était très sympa et les gens ont bien apprécié ce tour. Et puis, on a toujours notre public qui nous suit depuis des années. Quand on chante et que je vois les petites dames dans la salle que je connais depuis 20 ans, moi j’ai chaud au cœur, ça me fait vraiment plaisir !
Votre voix, alto ou soprano ?
Marie-Thé : mezzo-soprane. On est quasiment toutes mezzo-soprano dans le chœur. On chante plus haut que les alti mais on n’a pas la voix de cantatrices. C’est pour ça que quand ils nous choisissent des chants hauts, je dis au chef, non, nous on ne pourra pas chanter si haut, alors il nous baisse un petit peu. Parce que vous savez quand vous chantez très haut, on dirait des poules qu’on égorge ! Et on ne peut pas mettre le ton parce qu’on force. Or, il ne faut pas forcer la voix ! Mais, on est un bon petit groupe, on a les alti qui chantent un peu plus bas que nous, les sopranes, les hommes basses, les ténors dont une femme et on est toujours depuis des années, à la recherche de messieurs. Voilà, l’appel est lancé !
Audrey : moi j’étais plutôt dans les voix aigues, hautes.
Chanter en chorale, joie ou tralala ?
Marie-Thé : J’ai appris à arrêter de me cacher derrière les copines et à me faire confiance ! Chanter me procure beaucoup de joie, plus d’assurance.
Audrey : Le fait de chanter en groupe, comme il n’y a pas de regard que sur nous, on ose peut-être plus se lâcher.
Marie Thé : Quand on chante, on transmet aussi la joie de vivre. Nos émotions passent à travers le chant. Lors du concert de Noël en 2021, quand on a repris après le covid, les gens étaient heureux de nous retrouver. A la fin du concert, Madame le Maire, est venue, nous dire : « c’était très bien cette année, vous avez choisi des champs extras. Tout le monde était content et vous ne connaissez pas l’impact que vous avez sur les Saint-Juliennois ». Et ça, ça fait plaisir !
On a tellement bataillé… Aujourd’hui le chœur est connu et ça fait du bien de savoir que les gens nous apprécient.
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A retenir !
Concert de Noël le 18 décembre à 17h, à l’église de St-Julien. Sur le thème de l’Amour : Gloria de Vivaldi, Jesus bleibet de JS Bach et les traditionnels chants de Noël.